top of page

Je voudrais... (Mt 18, 15-20)

  • Photo du rédacteur: Isabelle Halleux
    Isabelle Halleux
  • 12 août
  • 3 min de lecture
Rodin dans mon jardin
Rodin dans mon jardin

Lectures du jour : (Dt 31, 1-12) – Ps 6 – (Mt 18, 15-20)


Moïse, du sommet du mont Nebo, contemple la Terre promise. Il a conduit le peuple jusqu’au seuil, lui a donné la Loi, mais il ne franchira pas la frontière. Il transmet à Josué la mission et le cadre qui feront vivre la communauté au-delà de sa propre vie. (Dt 34, 1-12)


Jésus, lui, prépare ses disciples à un autre passage. Il leur enseigne comment vivre la vérité et la réconciliation, comment se parler quand les blessures surgissent, comment rester unis même quand il ne sera plus visible parmi eux. Il leur promet sa présence là où deux ou trois s’accordent pour demander. (Mt 18, 15-20)


Saint Benoît, quelques siècles plus tard, héritera de cette même intuition. Dans sa Règle, il trace un chemin simple et exigeant : écouter d’abord, chercher la paix, pratiquer la correction fraternelle avec douceur et persévérance. Il sait, comme Moïse et Jésus, qu’une communauté ne tient pas seulement par l’autorité d’un chef, mais par un cadre qui place Dieu au centre et qui permet de traverser les conflits sans se briser.


Trois époques, un même souffle…


Pour nous, aujourd’hui, le chemin reste le même : chercher la réconciliation, "gagner son frère" dans le respect et la vérité, s'ouvrir à la présence du Christ au milieu de nous, vivre libre et en paix.


Entrons en prière pour nous préparer à écouter la Parole de Dieu et donner sens à notre vie.



Méditation


Je voudrais,

sur ma montagne intérieure,

comme Moïse,

contempler la terre que je ne posséderai pas.


Je voudrais

que ce qui compte ne soit pas d’entrer,

mais d’avoir été jusqu’au seuil,

d’avoir montré au mieux la route à ceux qui continueront.


Je voudrais,

dans mes rencontres,

comme Jésus,

apprendre à parler vrai,

à chercher la paix,

à m’approcher de l’autre avec patience

même quand son cœur reste fermé.


Je voudrais

vivre comme si chaque tension pouvait être une Terre promise,

où quelque chose de nouveau et de bon pourrait naître.


Je voudrais,

même si l’autre se tient à distance,

même si je me tiens à distance,

considérer l’autre comme Jésus considérait un païen ou un publicain :

ne pas fermer la porte,

laisser l’espace à un retour possible.


Je voudrais

croire que, là où deux ou trois se tiennent ensemble pour demander,

il y a déjà une présence silencieuse qui soutient,

une lumière dans l’ombre,

un signe d’espérance.


Je voudrais,

dans mes journées,

comme Benoît,

écouter profondément,

avec cette oreille du cœur qui ne se lasse pas d’accueillir.


Je voudrais

apprendre à discerner le moment où il faut parler

et celui où il faut simplement rester présent,

à cultiver la paix dans les relations,

à vivre l’humilité et la patience comme des chemins de liberté partagée.


Je voudrais

garder un rythme de vie qui pacifie,

où la prière, le travail et le repos

se tissent comme les heures d’un même jour offert à Dieu.


Je voudrais

vivre chaque tension comme une occasion de grandir,

chaque conflit comme une chance de purification,

chaque silence comme un espace où germe la réconciliation,

dans la confiance que l’Église, la communauté, est un corps vivant,

appelé à la communion malgré les difficultés.


Je voudrais

découvrir, pas à pas,

que la Terre promise, le Royaume des Cieux,

ce n’est pas seulement un lieu au bout du chemin,

mais chaque instant

où la parole se fait vérité,

où la présence de Dieu devient palpable

au cœur même de notre vie.


Je te rends grâce, Seigneur,

pour cette espérance qui m’est donnée,

pour chaque pas sur le chemin,

pour la patience offerte et reçue,

pour la communauté qui m’accompagne,

et pour ta présence fidèle.


Amen


Commentaires


NB : Mes réflexions n'engagent que moi. Libre à vous de partager si vous estimez qu'elles le méritent...

bottom of page